CHEMINS ET TRACÉS
Jardin du précambrien, Fondation Derouin, Val-David (Québec).
Commissaire: Pascale Beaudet
Titre de l’œuvre: 77213036-2009
Dans mon travail le thème Chemins et tracés fait écho à la notion de rencontre.
« La structure même de la réalité est marquée par la rencontre », de dire le philosophe français Bertrand Vergely.
« La vie des particules est faite de rencontres. La vie des cellules est faite de rencontres. La vie des êtres vivants
et des animaux est faite de rencontres. Le monde est un espace de rencontres», ajoute-t-il.
Tous les humains rencontrés ne font-ils pas partie du cœur battant de la route de Jack Kérouac?
La route n’est-elle pas une quête de l’âme dans une Amérique qui semblait, à l’époque de Kérouac
et je dirais encore aujourd’hui, en train de perdre son essence dans le matérialisme?
Ne retrouve-t-on pas en 2009 chez les artistes actuels, comme chez Kérouac, ces préoccupations essentiellement spirituelles.
Ne cherchons-nous pas, comme la Beat Generation, à ce que Dieu montre son visage?
Comme Jack Kérouac le déclare à un journaliste lors d’une entrevue quelque temps avant sa mort. *
Une rencontre est le fait de se trouver en contact, d’aller au-devant de, d’entrer en communication, d’échanger.
Une rencontre, c’est le point de croisement de deux lignes, de deux chemins, de deux trajectoires, de deux regards, de deux âmes.
Je prends la route, je suis un chemin, un sentier, une voie, dans l’espoir d’une rencontre. Rien n’indique que le trajet emprunté sera
une ligne droite. La vie nous réserve parfois bien des détours. Et il se peut que de nombreux détours soient parfois nécessaires à une
éventuelle rencontre.
Une vraie rencontre, quand elle se produit, est teintée de commémoration et de rituel. Nous voulons nous remémorer ce moment intangible. Nous voulons trouver le moyen de le perpétuer, de recréer cet instant magique. Nous faisons bien souvent en sorte de placer les cartes pour
que se produise cette rencontre véridique ou encore de parcourir les grands chemins à sa recherche. Mais, c’est fréquemment dans un détour inattendu de la vie qu’un tel moment de communion se produit et nous marque.
Val-David, site no 6,2009.
Un temps fixé. Un lieu marqué. Un sentier tracé. Des invitations lancées. Tout semble prêt pour une rencontre imminente.
Le site que j’ai retenu pour concevoir une œuvre in situ dans l’esprit du symposium 2009 de Val-David est marqué par la présence
d’une grosse pierre à l’endroit même où deux parties sinueuses du sentier viennent près de se toucher, mais qui, au dernier moment,
s’éloignent pour prendre des directions opposées. Cet endroit reflétait bien, par la configuration de son tracé, certaines circonstances
de la vie qui font que trop souvent de vraies rencontres entre deux personnes X et Y n’ont pas lieu même si le monde est petit et que,
tous, nous nous croisons quelque part dans cet espace. Une rencontre reste toujours le fruit du hasard accompagné du désir de communiquer.
Pour bien marquer le lieu et la rencontre, j’ai piqué sur deux arbres desséchés (un de chaque côté du sentier), deux imposants visages
génériques (sculptés dans le polyuréthane pour sa légèreté et recouverts de ciment-époxy par la suite) se faisant face. Porte d’entrée du site choisi, ces deux archétypes universels, ancrés sur leur perchoir enraciné dans la terre et dans l’histoire, sont les témoins silencieux d’une rencontre humaine et artistique qui a eu lieu entre gens du Nord et gens du Sud. Ces visages sont un assemblage de plusieurs profils des personnes présentes autour de moi la première journée du symposium. Ces profils rassemblés sont le symbole de ce que nous devenons. Chacun de nous est en partie influencé par ceux et celles qu'il côtoie ou croise au cours sa vie. Toutes les rencontres influencent qui nous sommes.
Pour répondre au rituel d’échange de présents et pour tracer dans l’espace l’itinéraire de chacun des participants, précédent l'événement,
j'ai fait parvenir par la poste à chacun des artistes invités, à la commissaire, Pascale Beaudet, et à René Derouin, un petit visage générique sculpté sur pierre. Ces petits talismans ont voyagé à travers l’Amérique. À leur arrivée, le 27 juin 2009, dans la forêt précambrienne du domaine
de René Derouin à Val-David, ils ont été accolés au tracé de la carte des Amériques gravé sur la tablette de pierre du rocher du site no 6.
Enfin, les visiteurs ont, à leur tour, laissé leur trace dans l'œuvre en ficelant avec du fil bleu un caillou à une des branches du site de mon
installation.
* Info tirée d’une émission radio de Jacques Languirant, 2000, Radio-Canada.
Jardin du précambrien, Fondation Derouin, Val-David (Québec).
Commissaire: Pascale Beaudet
Titre de l’œuvre: 77213036-2009
Dans mon travail le thème Chemins et tracés fait écho à la notion de rencontre.
« La structure même de la réalité est marquée par la rencontre », de dire le philosophe français Bertrand Vergely.
« La vie des particules est faite de rencontres. La vie des cellules est faite de rencontres. La vie des êtres vivants
et des animaux est faite de rencontres. Le monde est un espace de rencontres», ajoute-t-il.
Tous les humains rencontrés ne font-ils pas partie du cœur battant de la route de Jack Kérouac?
La route n’est-elle pas une quête de l’âme dans une Amérique qui semblait, à l’époque de Kérouac
et je dirais encore aujourd’hui, en train de perdre son essence dans le matérialisme?
Ne retrouve-t-on pas en 2009 chez les artistes actuels, comme chez Kérouac, ces préoccupations essentiellement spirituelles.
Ne cherchons-nous pas, comme la Beat Generation, à ce que Dieu montre son visage?
Comme Jack Kérouac le déclare à un journaliste lors d’une entrevue quelque temps avant sa mort. *
Une rencontre est le fait de se trouver en contact, d’aller au-devant de, d’entrer en communication, d’échanger.
Une rencontre, c’est le point de croisement de deux lignes, de deux chemins, de deux trajectoires, de deux regards, de deux âmes.
Je prends la route, je suis un chemin, un sentier, une voie, dans l’espoir d’une rencontre. Rien n’indique que le trajet emprunté sera
une ligne droite. La vie nous réserve parfois bien des détours. Et il se peut que de nombreux détours soient parfois nécessaires à une
éventuelle rencontre.
Une vraie rencontre, quand elle se produit, est teintée de commémoration et de rituel. Nous voulons nous remémorer ce moment intangible. Nous voulons trouver le moyen de le perpétuer, de recréer cet instant magique. Nous faisons bien souvent en sorte de placer les cartes pour
que se produise cette rencontre véridique ou encore de parcourir les grands chemins à sa recherche. Mais, c’est fréquemment dans un détour inattendu de la vie qu’un tel moment de communion se produit et nous marque.
Val-David, site no 6,2009.
Un temps fixé. Un lieu marqué. Un sentier tracé. Des invitations lancées. Tout semble prêt pour une rencontre imminente.
Le site que j’ai retenu pour concevoir une œuvre in situ dans l’esprit du symposium 2009 de Val-David est marqué par la présence
d’une grosse pierre à l’endroit même où deux parties sinueuses du sentier viennent près de se toucher, mais qui, au dernier moment,
s’éloignent pour prendre des directions opposées. Cet endroit reflétait bien, par la configuration de son tracé, certaines circonstances
de la vie qui font que trop souvent de vraies rencontres entre deux personnes X et Y n’ont pas lieu même si le monde est petit et que,
tous, nous nous croisons quelque part dans cet espace. Une rencontre reste toujours le fruit du hasard accompagné du désir de communiquer.
Pour bien marquer le lieu et la rencontre, j’ai piqué sur deux arbres desséchés (un de chaque côté du sentier), deux imposants visages
génériques (sculptés dans le polyuréthane pour sa légèreté et recouverts de ciment-époxy par la suite) se faisant face. Porte d’entrée du site choisi, ces deux archétypes universels, ancrés sur leur perchoir enraciné dans la terre et dans l’histoire, sont les témoins silencieux d’une rencontre humaine et artistique qui a eu lieu entre gens du Nord et gens du Sud. Ces visages sont un assemblage de plusieurs profils des personnes présentes autour de moi la première journée du symposium. Ces profils rassemblés sont le symbole de ce que nous devenons. Chacun de nous est en partie influencé par ceux et celles qu'il côtoie ou croise au cours sa vie. Toutes les rencontres influencent qui nous sommes.
Pour répondre au rituel d’échange de présents et pour tracer dans l’espace l’itinéraire de chacun des participants, précédent l'événement,
j'ai fait parvenir par la poste à chacun des artistes invités, à la commissaire, Pascale Beaudet, et à René Derouin, un petit visage générique sculpté sur pierre. Ces petits talismans ont voyagé à travers l’Amérique. À leur arrivée, le 27 juin 2009, dans la forêt précambrienne du domaine
de René Derouin à Val-David, ils ont été accolés au tracé de la carte des Amériques gravé sur la tablette de pierre du rocher du site no 6.
Enfin, les visiteurs ont, à leur tour, laissé leur trace dans l'œuvre en ficelant avec du fil bleu un caillou à une des branches du site de mon
installation.
* Info tirée d’une émission radio de Jacques Languirant, 2000, Radio-Canada.